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Douleurs pelviennes et alimentation: comment agir pour une meilleure santé

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douleur pelvienne et nutrition. Un regime sans FODMAP, une regime mediterrannée ou antiinflammatoire

Les douleurs pelviennes se manifestent par une sensation d'inconfort ou de douleur dans la région inférieure de l'abdomen. Elles peuvent être aiguës ou chroniques, et sont souvent associées à des pathologies comme l’endométriose, le syndrome du côlon irritable, ou encore les infections urinaires.

Les causes des douleurs pelviennes sont souvent multiples, allant des déséquilibres hormonaux aux inflammations chroniques. Face à cette complexité, l’alimentation devient un outil complémentaire et accessible pour alléger les symptômes. Plusieurs études récentes montrent qu’un régime alimentaire bien adapté peut réduire l'inflammation, moduler la sensibilité nerveuse, et améliorer la fonction digestive.



Physiopathologie des douleurs pelviennes


Les mécanismes physiopathologiques à l'origine des douleurs pelviennes impliquent souvent une combinaison de facteurs inflammatoires, hormonaux et nerveux. L’inflammation chronique est l'un des principaux déclencheurs des douleurs pelviennes, notamment dans des conditions comme l’endométriose et le syndrome de l’intestin irritable (SII).


  • L’inflammation : L'inflammation chronique dans les tissus pelviens entraîne une libération excessive de cytokines pro-inflammatoires (comme l'IL-6 et le TNF-α) qui sensibilisent les nerfs périphériques, provoquant une douleur accrue. Par exemple, dans l'endométriose, des lésions inflammatoires peuvent affecter les organes pelviens et causer une douleur invalidante.


  • Rôle du microbiote intestinal : De plus, un déséquilibre du microbiote intestinal, souvent observé chez les personnes souffrant de SII, peut entraîner une perméabilité intestinale accrue ("leaky gut"), permettant aux toxines et aux bactéries de pénétrer dans la circulation sanguine et d'aggraver l'inflammation systémique. Le microbiote intestinal est composé de micro-organismes qui vivent dans notre tube digestif. Ces micro-organismes jouent des rôles essentiels dans la digestion, l’immunité, et la production de certains neurotransmetteurs. Les recherches récentes montrent que le déséquilibre du microbiote intestinal (ou dysbiose) peut avoir des conséquences directes sur la douleur pelvienne via plusieurs mécanismes :

  • Inflammation systémique : Un déséquilibre du microbiote favorise la perméabilité intestinale, connue sous le nom de "syndrome de l’intestin perméable" (leaky gut). Cela permet à des toxines, bactéries, et autres molécules pro-inflammatoires de pénétrer dans la circulation sanguine. Ces molécules déclenchent des réponses immunitaires inflammatoires, amplifiant la douleur pelvienne.

  • Modulation de l’axe intestin-cerveau : Le microbiote influence directement l'axe intestin-cerveau, un système bidirectionnel qui relie le cerveau et le système digestif via le nerf vague. Les dysbioses peuvent altérer la production de neurotransmetteurs tels que la sérotonine (dont une grande partie est produite dans l'intestin) et entraîner une hypersensibilité des nerfs intestinaux et pelviens.

  • Cytokines pro-inflammatoires : Les bactéries pathogènes ou les déséquilibres microbiens augmentent la production de cytokines pro-inflammatoires (comme l’IL-6 et le TNF-α), qui sensibilisent les nerfs et exacerbent la douleur. Cela est particulièrement pertinent dans des conditions comme l'endométriose où l’inflammation joue un rôle majeur.


Microbiote intestinal: le cas de l'endométriose

Des recherches récentes suggèrent que la composition du microbiote peut influencer le développement et la sévérité de l'endométriose. Il a été démontré que les femmes souffrant d’endométriose ont une dysbiose intestinale marquée et des niveaux plus élevés de marqueurs d’inflammation intestinale, associés à un microbiote déséquilibré (Galica An,and al.(2022)). Cela pourrait accentuer l'inflammation pelvienne et l'activation des récepteurs nociceptifs dans la région pelvienne.


Pour mieux comprendre ces interactions complexes, voici un schéma illustrant la physiopathologie des douleurs pelviennes, avec un focus particulier sur l'axe intestin-cerveau, le microbiote intestinal, et l'inflammation systémique :


Dysbiose intestinale : La perturbation du microbiote favorise la perméabilité intestinale.  Inflammation : Les molécules pro-inflammatoires passent dans le sang et déclenchent des réactions inflammatoires.  Axe intestin-cerveau : La dysbiose influence la communication entre le cerveau et les organes pelviens, exacerbant la douleur.

Ce schéma montre :

Dysbiose intestinale : La perturbation du microbiote favorise la perméabilité intestinale.

Inflammation : Les molécules pro-inflammatoires passent dans le sang et déclenchent des réactions inflammatoires.

Axe intestin-cerveau : La dysbiose influence la communication entre le cerveau et les organes pelviens, exacerbant la douleur.



Prise en charge alimentaires pour les douleurs pelviennes

La gestion des douleurs pelviennes repose souvent sur des traitements médicaux conventionnels, mais l'ajustement alimentaire peut apporter un réel soulagement. Plusieurs régimes ont montré des effets bénéfiques sur la réduction de l'inflammation et l'amélioration des fonctions digestives et métaboliques.


1. Régime riche en fibres

Un régime riche en fibres est bénéfique, en particulier pour les patients souffrant de troubles digestifs comme le syndrome du côlon irritable. Les fibres facilitent le transit intestinal et nourrissent les bonnes bactéries du microbiote, contribuant à réduire l'inflammation systémique. Une etude de 2022 a montré que l'augmentation de la consommation de fibres solubles pouvait réduire la gravité des symptômes du SII chez les femmes, en diminuant notamment les douleurs abdominales (Singh P, and al (2022))


2. Régime sans FODMAP

Le régime sans FODMAP (Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides, and Polyols) est particulièrement efficace chez les personnes souffrant de douleurs pelviennes associées au syndrome du côlon irritable. Ce régime consiste à éviter temporairement des glucides fermentes qui, mal absorbés, provoquent des ballonnements et des douleurs.  Plus de 70 % des patients atteints de SII et de douleurs abdominales chroniques ont observé une réduction des symptômes après avoir suivi un régime sans FODMAP (İnci Türkoğlu, and al. (2024)) .


3. Régime méditerranéen

Le régime méditerranéen, riche en légumes, fruits, poissons gras, et huiles saines comme l’huile d’olive, a des propriétés anti-inflammatoires naturelles. Il s'agit d'un modèle alimentaire bien documenté pour sa capacité à réduire l’inflammation systémique, ce qui peut améliorer les douleurs pelviennes, en particulier celles liées à l'endométriose. Une étude de 2019 dans Minerva Ginecol a montré que les femmes atteintes d'endométriose qui suivaient un régime méditerranéen avaient des niveaux d'inflammation réduits et une amélioration des douleurs pelviennes (De Leo V, and al. (2019)) .


4. Régime antiinflammatoire

Un régime anti-inflammatoire est riche en aliments comme les poissons gras, les noix, les graines, et les épices comme le curcuma et le gingembre, qui sont connus pour réduire l'inflammation. Ce type d'alimentation est bénéfique pour toutes les douleurs chroniques, y compris celles d'origine pelvienne.



Les douleurs pelviennes chroniques peuvent grandement affecter la qualité de vie, mais des solutions existent au-delà des traitements médicaux. La nutrition, en tant que thérapie complémentaire, a un rôle prometteur à jouer dans la gestion de ces douleurs. Qu’il s’agisse de suivre un régime riche en fibres, sans FODMAP, méditerranéen ou anti-inflammatoire, adapter son alimentation est une stratégie non négligeable pour réduire l'inflammation et améliorer le confort au quotidien.


L’Institut de Lutte Contre la Douleur dans le 5e arrondissement de Paris propose désormais des bilans nutritionnels personnalisés avec une nutritionniste et un neurologue, pour mieux comprendre l’impact de l’alimentation sur les douleurs pelviennes. N’hésitez pas à nous consulter pour obtenir des conseils adaptés à vos besoins.



Références :

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