Définition:
La capsulite rétractile de l’épaule est la plus fréquente limitation fonctionnelle de cette articulation rencontrée en pratique clinique. Cette fréquence ne la rend pas moins fascinante : son origine reste la plupart du temps mystérieuse, son évolution étrangement stéréotypée, et le résultat des traitements aléatoire.
La définition est avant tout clinique : il s’agit d’une limitation des amplitudes de l’articulation gléno-humérale. En pratique, c’est la douleur qui amène le patient à consulter. Cette douleur touche le moignon deltoïdien et irradie souvent au bras, voire à l’avant-bras jusqu’au poignet. Elle est particulièrement vive la nuit et insomniante. Cette phase douloureuse dure de quelques semaines à quelques mois. Durant cette première période, l’épaule reste encore mobile, ce qui égare le médecin vers d’autres diagnostics, le plus souvent un conflit sous-acromial ou une lésion de la coiffe.
Durant la seconde phase, l’articulation se gèle. La limitation des rotations se détecte aisément. La phase d’enraidissement prend quelques semaines et, une fois achevée, fait place à une longue période de stabilité où l’épaule est enraidie, comme gelée. C’est alors que la douleur disparaît progressivement. Finalement, au cours de la deuxième année d’évolution, la limitation régresse à son tour jusqu’à la récupération fonctionnelle généralement considérée comme totale par le patient.
La capsulite touche principalement la femme de 40 à 60 ans, une incapacité fonctionnelle pouvant atteindre 2 ans n'est pas sans conséquence psychosociale, d'autant que souvent le diagnostique est tardif.
Controverse des traitements
Le traitement de la capsulite retractile suscite une abondante littérature. Son évolution capricieuse, sa durée très variable, ne permettent pas de recruter des populations homogènes. Les bénéfices des différents traitements ne sont généralement que transitoires et peu significatifs. Cela conduit souvent à une stratégie thérapeutique minimaliste qui consiste à donner au patient des informations visant à le rassurer:
- sur la durée de la capsulite toujours limitée dans le temps
- et sur la restitution fonctionnelle dans l’écrasante majorité des cas.
On lui proposera simplement d’adapter ses activités et de pratiquer des exercices à domicile.
Pour les traitements conservateurs durant la phase précoce, il est possible de réaliser une infiltration gléno-humérale ou de la bourse sous acromiale de corticoides avec ou sans échographie. Pour ce qui est de la mobilité, les injections de glucocorticoïdes sont plus efficaces à court terme lorsqu’elles sont couplées à une thérapie manuelle.
Dans les situations résistantes aux options ci-dessus:
- La capsulodistension (injection de xylocaïne, corticoïde et 20-40 ml d’une solution saline) semble intéressante à court terme. Elle permet de réduire les niveaux de douleur et favoriser le travail de rééducation.
- La radiofréquence pulsée qui consiste à appliquer des impulsions électriques de haute fréquence sur les nerfs spécifiques responsables de la douleur, ce qui permet de bloquer le message douloureux. Plusieurs travaux semblent montrer un bénéfice antalgique au delà de 3 mois et permettraient d'améliorer les amplitudes articulaires lorsque cette technique est associée à de la physiothérapie.
L’arthrolyse par arthroscopie ne doit être envisagé qu'en cas d'echec des autres thérapies.
Dans notre institut nous proposons une prise en charge multidisciplinaire prenant en compte le patient, son environnement et ses besoins.
Nous adaptons le traitement antalgique, préconisons de la rééducation et de l'autorééducation et y associons selon l'évolution:
- De la cryothérapie
- De l'acupuncture
- Du TENS
- De l'hypnose
- Une psychothérapie
- Enfin en cas d'échec d'infiltration nous proposons une radiofréquence pulsée
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